Mon bébé est SEIPA, mon enfant est SEIPA. Eh oui, Louis (mon 3 ans) a le syndrome entérocolique induit par la protéine alimentaire. C’est lorsqu’il avait seulement 3 mois et après deux hospitalisations que mon petit coco a reçu ce diagnostic. Il y a trois ans, les intolérances alimentaires, les allergies non IgE-médiées et le régime d’éviction chez la mère allaitante étaient moins connus qu’aujourd’hui. Et aujourd’hui, moins que dans plusieurs années espérons. J’ai donc décidé de faire le point sur ce syndrome peu connu présent chez certains enfants et ce, dès qu’ils sont petits.
Le SEIPA : la définition
Le syndrome entérocolique induit par la protéine alimentaire est une inflammation touchant l’intestin grêle, le côlon et parfois, l'estomac. L’allergène consommé provoque une réaction du système immunitaire sans toutefois faire intervenir les anticorps - les immunoglobulines E (IgE). Les symptômes engendrés sont retardés par rapport à l’ingestion de l’aliment, contrairement à l’allergie impliquant les IgE. Le SEIPA peut survenir chez le bébé de quelques semaines de vie (via le lait maternel ou les préparations commerciales) ou peut survenir plus tard lors de la diversification alimentaire. Comme il n’implique pas les IgE, le diagnostic est clinique et se fait par l’analyse des symptômes, observations et écoute de l’histoire rapportée par le parent.
Des symptômes peu spécifiques
Les symptômes, peu spécifiques, peuvent souvent s’apparenter à ceux de la gastro-entérite.
- Vomissements importants et fréquents
- Vomissements de lait non digéré une à plusieurs heures après le boire
- Vomissements en jet
- Diarrhée et/ou constipation
- Reflux gastro-œsophagiens
- Régurgitations
- Pleurs intenses
- Douleurs et/ou crampes abdominales importantes
- Gaz très nombreux
- Sang et/ou mucus dans les selles
- Perte de poids
- Retard de croissance
Le SEIPA peut se présenter en forme chronique (symptômes ci-haut) ou forme plus aigue (symptômes ci-bas); la forme aigue nécessitant des soins d’urgence immédiats. Dans la forme aigue, certains médicaments sont administrés pour cesser les vomissements et favoriser la réhydratation.
- Léthargie
- Déshydratation
- Baisse de la température corporelle
- Baisse de la pression vasculaire
- Augmentation du rythme cardiaque
- Choc hypovolémique
Les allergènes
La protéine de lait de vache ainsi que le soya, tous les deux omniprésents dans notre alimentation et dans les préparations lactées de base, sont les allergènes les plus problématiques dans ce syndrome. De façon générale, il semble reconnu que les quatre allergènes les plus courants sont : la protéine de lait de vache, le soya, les œufs ainsi que les céréales (blé, orge, maïs, riz, avoine). Il faut comprendre que n'importe laquelle des protéines alimentaires peut par contre déclencher cette réaction immunitaire. Certains bébés réagissent ainsi à un seul aliment alors que d’autres réagissent à plusieurs aliments.
Les solutions
Il n’existe pas vraiment de traitement comme tel à ce jour. Chez les mères allaitantes, la meilleure solution est souvent de faire un régime d’éviction, soit d’éliminer drastiquement les allergènes de sa propre alimentation. Chez le bébé nourri avec de la préparation commerciale, il faudra choisir les préparations hypoallergéniques fortement hydrolysées. Si bébé mange, il faudra aussi veiller à éliminer les allergènes de son alimentation. En temps et lieu, il faudra ensuite veiller à réintégrer graduellement les aliments problématiques dans l’alimentation de l’enfant. Le suivi d’un allergologue et/ou d’une nutritionniste sont souvent un atout pour y arriver.
De façon générale ce syndrome prend fin lorsque l’enfant a 3 à 5 ans, mais mon petit doigt me dit que certains auront un syndrome de l’intestin irritable plus tard… Je dis ça je dis rien, mais mon expérience me le fait suspecter… Ce sera intéressant de voir si mon intuition était bonne dans quelques années!