Une des dysfonctions sexuelles féminines profitant le plus de la collaboration sexothérapie/rééducation périnéale est sans aucun doute le vaginisme (ou syndrome du muscle releveur de l’anus), faisant maintenant partie du trouble génitopelvien de douleur/pénétration. La terminologie a été modifiée puisque le syndrome fait référence à la partie physiologique qui serait à l’origine des contractions involontaires. Afin de vous aider à mieux comprendre l'impact de ce trouble sur votre corps (et votre tête), je vous explique ici les causes, les répercussions et vous donne quelques pistes de solutions.
Qu’est-ce que le vaginisme?
Le vaginisme est une contraction involontaire des muscles du plancher pelvien lorsque la pénétration est tentée ou obtenue. Elle provoque généralement une douleur et peut être de type primaire (le spasme est présent depuis le début de la sexualité active) ou secondaire (à la suite d’une période de sexualité non problématique). La difficulté doit également être présente depuis au moins 6 mois pour obtenir un diagnostic, ce qui n’empêche pas une femme de pouvoir en vivre de façon occasionnelle.
Les principales causes du vaginisme
Il est important de savoir qu’il s’agit d’une problématique qualifiée de psychosomatique, soit un symptôme physique réel qui est généralement dû à une cause psychologique/émotionnelle. Le vaginisme est donc associé à la protection du corps contre ce qui est perçu, par vous-même ou par votre corps, comme une agression/intrusion. Les causes sont donc multiples, allant d’un événement traumatique à une mauvaise éducation sexuelle, une dynamique relationnelle (ou parfois familiale) dysfonctionnelle. Cela peut également survenir à la suite d’une affectation physique (ex: douleur, ménopause, accouchement, etc.), mais qui serait entretenue par le psychologique (appréhension de la douleur, entre autres).
De multiples répercussions
- Sexuelles: Vous avez peut-être remarqué une diminution de votre désir, une difficulté à atteindre l’orgasme ou à vous sentir excitée? Effectivement, lorsqu’il y a de la douleur ou une difficulté à la pénétration, il est possible de constater des difficultés concernant les autres stades de la réponse sexuelle.
- Psychologiques/émotionnelles: Nous retrouvons souvent une diminution de l’estime de soi ou de son sentiment d’être femme, une diminution de la confiance en soi, une aversion sexuelle, une anxiété, un grand besoin de contrôle ou une gêne/honte...
- Relationnelles: Celles qui sont en couple peuvent ressentir la crainte que le/la partenaire soit infidèle ou mette fin à la relation (à cause du vaginisme), cela peut devenir un sujet de conflit et nuire à la relation. Pour celles qui sont célibataires, le vaginisme peut être perçu comme un obstacle à faire de nouvelles rencontres.
Quelques pistes de solutions pour le vaginisme
- La sexothérapie: Une démarche en sexologie permet de faire une éducation sexuelle juste et adaptée, elle vous aide à mieux comprendre les causes directement liées à votre histoire et vous offre un accompagnement personnalisé.
- La rééducation périnéale: Ce type de physiothérapie permet de faire un travail physique au niveau vaginal et de tous les muscles de la région pelvienne. Lorsque vous vous sentez prête, cela permet de travailler directement le relâchement des muscles responsables des contractions involontaires (le plancher pelvien).
- Utiliser une approche exploratoire et axée sur le plaisir: Explorer les zones érogènes qui ne sont pas en lien avec la pénétration, ramener le plaisir et le jeu dans la sexualité au lieu d’être dans la performance et le devoir. Vous avez peut-être remarqué qu’avec le temps, même les gestes d’affection non sexuels sont moins fréquents. Si c’est votre cas, je vous encourage à en discuter avec votre partenaire pour les réintégrer sans que cela ne mène à une sexualité génitale. De cette façon, une intimité peut être présente sans que la génitalité en soit au cœur et cela peut permettre d’accéder, éventuellement, à une sexualité génitale satisfaisante et ce, sans pénétration. Ainsi, cela peut vous permettre de mieux connaître les gestes avec lesquels vous êtes à l’aise et peut vous aider à vous (ré)approprier votre corps et votre sexualité.
En clinique, j'observe fréquemment de la honte liée au tabou de cette problématique et même un sentiment d’être brisée chez les femmes qui consultent pour vaginisme. Sachez que si c’est votre cas, vous n’êtes pas seule à vivre cette situation. Je vous encourage donc à vous tourner vers un accompagnement professionnel pour améliorer votre santé sexuelle, émotionnelle et relationnelle. Nous sommes là pour vous aider!